Statut : beau gosse, orientation : sapiosexuel

sapiosexuel

Autant le définir tout de suite, et vous éviter de quitter ce merveilleux blog pour aller sur votre moteur de recherche préféré: une personne sapiosexuelle est une personne qui est, en gros, sexuellement attirée par l’intelligence de l’autre.

Qui adore les intellos, les geeks, et toute personne cultivée et brillante, dont le cerveau est particulièrement développé.

Et ce, quels que soient le genre ou l’orientation sexuelle.

Les sapiosexuels mâles hétéro/homo/bi sont fous des nanas ou des mecs à lunettes qui ont un doctorat, des artistes, des profs et des chercheurs(ses).

Les filles sapio-hétéro tombent amoureuses de leur maître de conférence, ou d’un auteur de philosophie, même petit, même chauve.

Bref, vous voyez de quoi on parle.

Une tendance qui grandit

Marylin Monroe, elle-même surdouée au QI dépassant les 150, était attirée par les hommes intelligents, comme le prouvent ses choix amoureux.

Et elle n’est pas la seule à préférer un cerveau bien fait à un corps bien fait.

Le terme sapiosexuel, lui, est né ces dernières années, comme d’autres nouvelles définitions amoureuses et sexuelles – par exemple le polyamour. Il permet à certains(e)s de mieux expliquer leurs attirances personnelles, ce qui les fait vraiment aimer quelqu’un d’autre.

Car on va au-delà de l’attrait pour des personnes intelligentes, avec qui avoir des discussions intéressantes : on parle vraiment d’attirance physique et d’excitation sexuelle pour des personnes au quotient intellectuel élevé, à la culture dense.

Et pour certains, cela fonctionne même si la personne a vraiment un physique ingrat.

Pour les sapiosexuels, l’âge ou le physique a moins d’importance, voire pas du tout.

Les sapiosexuels ont éveillé l’intérêt quand OKCupid, l’un des sites de rencontres les plus connus aux USA (et maintenant dans le monde), décida de proposer le choix sapiosexuel(le) dans ses catégories de préférences, tout comme pansexuel(le) (attirance pour tout sexe ou genre), ou asexuel(le) (qui n’a pas d’attirance sexuelle pou un autre ou pour elle-même).

OkCupid, le site où tous les corps, les genres, les attirances et les personnalités ont leur place

Car en effet, il soulève un nouveau tabou, révèle une nouvelle venue parmi ces attirances qu’on considérait honteuses ou perverses, hors normes en tout cas, et qu’on choisissait de cacher.

Comme celle pour les personnes rondes, handicapées ou plus âgées.

Oui, certaines femmes, certains hommes aiment les grosses… têtes.

Les cerveaux, les tronches, les intellos, les mousseuses du bulbe, les rats de bibliothèque.

Sur une joute verbale, une fille moyenne peut devenir instantanément belle et désirable à mes yeux. Ça la transforme physiquement.

Adrien

Et parfois, cela donne des découvertes surprenantes, dans le sens où justement, elles sortent de la norme. Des clichés, des idées préconçues.

C’est ainsi que votre humble serviteuse s’est retrouvée un jour à discuter avec un hockeyeur sur glace canadien trentenaire bâti comme un demi-dieu, magnifique sur sa monture chromée, et qui ne tripe que sur… les femmes « mâtures et avec un Master ».

Ben ça alors…

Très vite, je me suis demandée s’il n’avait pas en fait une attirance pas si unusuelle pour des jeux papa-maman où il porte une couche-culotte pendant que je lui donne le sein.

Chacun fait ce qui lui plaît, plaît, plaît, mais moi, ce n’est pas (tellement) mon truc.

Mon truc à moi, ce sont les mecs baraqués, avec un cerveau et une moto, et qui savent me monter aussi bien qu’elle.

Et puis il s’avère que non, il n’est pas branché régression dans la petite enfance, Kindergarten Lust et ce genre de fétichisme.

Non, c’est juste que voilà, il n’aime pas « les petites filles décérébrées (…), mais plutôt les vraies femmes qui ont du vécu (notamment au lit) et qui savent ce qu’elles veulent dans la vie. Et qui savent, tout court ».

Et vu la beauté de la bête, au bout d’un moment, j’ai arrêté de me demander si son attirance sexuelle était née de l’admiration pour sa prof de mathématiques quand il avait 6 ans.

Mais d’où ça vient?

Puis au bout d’un deuxième moment, vu que je suis dotée d’un cerveau que je ne peux empêcher de faire fonctionner, je me suis demandée, quand même.

Parce qu’à priori, la sapiosexualité ne semble pas du tout cohérente avec ce qu’on connaît sur l’attirance sexuelle humaine.

On sait maintenant très bien, car c’est étudié en long et en large depuis le fameux premier rapport Kinsey, que nous sommes des animaux, et que notre attirance sexuelle est à priori uniquement, totalement basée sur le physique. De larges épaules, des seins développés, des proportions idéales, une odeur agréable pour les narines de l’autre… Rien à voir avec l’étendue de nos connaissances sur les croyances religieuses à l’époque ptolémaïque de l’Egypte antique (attention, éloignez les sapiosexuels, risque d’érection massive !).

Et c’est là que c’est devenu intéressant.

Car si on y réfléchit un peu plus longtemps, toutes ces études qui parlent de choix de partenaire pour la reproduction de l’espèce démontrent que l’on cherche avant tout à faire des bébés costauds, qui auront plus de chances de survivre aux épreuves de la vie.

D’où l’attirance ancestrale des hommes pour des femmes « fertiles », et celle des femmes pour des hommes « forts ».

Nous, femelles, cherchions à priori un papa solide qui restera quelques années auprès de sa progéniture et de leur mère pour les protéger des aléas et des dangers dans le monde qui nous entoure.

Et les hommes, des femmes qui sauraient nourrir leurs petits et qui soient en pleine(s) forme(s) pour pouvoir les aider à vivre, à grandir.

Mais si, dans la société d’aujourd’hui, on n’avait plus besoin d’être musclé, mais plutôt de savoir cracker un code informatique ?

Ni d’être pulpeuse, mais plutôt bien placée dans la hiérarchie d’une entreprise ?

Si en fait, le déterminisme biologique avait changé de cible, et favorisait maintenant les personnes qui sauront survivre et gagner beaucoup d’argent, et de pouvoir, dans un monde technologique, sophistiqué, où l’intelligence intellectuelle mais aussi sociale a tellement plus d’importance ?

Argent, pouvoir, métier, mais aussi sens de l’humour, présence, qualité des apports sociaux… Animaux sociaux et culturés, (pour nous) d’autres qualités sont devenues de plus en plus importantes, au fur et à mesure que l’amour a remplacé l’unique intérêt de se créer une descendance.

Jérémy Patinier

Si ceux et celles qui n’arrivaient plus à suivre dans la sophistication de notre espèce, étaient condamné(e)s à disparaître ?

Si en fait maintenant on bandait et on mouillait pour qui nous permettra de survivre aux effondrements du XXIème siècle, et non plus aux époques des cavernes et des tigres à dent de sabre ?

Les moches ont de nouveau leur chance

Les critères physiques deviennent alors, logiquement, moins importants, dans le choix de notre partenaire de reproduction.

Et donc, de notre prochain coup d’un soir…

De plus, des études ont montré que les hommes intelligents avaient un sperme de meilleure qualité. Les femmes détecteraient de manière insconciente ce meilleur « potentiel » et choisiraient donc de plus en plus des partenaires capables de leur assurer une descendance.

D’autant plus qu’actuellement, au niveau mondial, la qualité du sperme se dégrade

Comme beaucoup de choses, les critères changent. Les filles à lunettes et à grosses fesses seront peut-être bientôt à la une de tous les magazines de mode. Car oui, mesdames, sachez que si vous vous plaignez de la taille de votre popotin, c’est que vous êtes peut-être, sans le savoir, une bombe absolue pour les sapiosexuel(le)s.

Des scientifiques de l’Université d’Oxford et de l’hôpital de Churchill au Royaume-Uni ont en effet découvert grâce à une étude réalisée sur 16000 femmes, que celles ayant des fesses plus grosses que la moyenne ont un QI plus élevé que les autres.

En effet, la graisse qui se trouve dans les fesses et les cuisses des femmes provoque un excès de production d’Oméga 3 dans le corps ce qui engendre la production de grosses quantités d’acides gras qui permettent un meilleur développement du cerveau.

C’est dingue ce que la nature est bien faite ! Moi qui plaisantait souvent sur le fait que j’avais un gros Q….I ! Et bien, c’était vraiment lié…

Admirez toute cette intelligence…

Il existe une application de rencontre entièrement réservée aux sapio-sexuels qui s’appelle… Sapio.

Pour le coup, ils ne se sont pas fait des noeuds au cerveau…

… Et vous, êtes-vous sapiosexuel(le) ?

Si le sexe vous intéresse – enfin je veux dire, si d’autres articles sur la sexualité humaine vous intéressent, dites-le-moi dans vos commentaires !

Sources :

Terra Femina / Demotivateur / Elle / The New York Times / Au Féminin / Madame Figaro / AfterBaiz / France Culture / Doctissimo / Nova

Suivez-moi sur Instagram et Twitter: @LaPsyGothique

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Sophie Barbarella

Auteure et conférencière

3 réponses

  1. Anonymous dit :

    Pourquoi mettre les personnes dans des moules, on peut être attirer par des personnes différentes. Le sens d’évolution et de l’évidence donc on a nos préférences et ce qu’il nous faut pour bien être accompagné dans sa vie et être épanouie

  2. Raphael S dit :

    Bonjour,
    Je suis Raphaël du blog surdoué ou pas surdoué.
    Je découvre votre site et je le trouve génial, déjanté, coloré, glamour, frais. J’adore.
    Concernant votre article sur les sapiosexuels, je me rends justement compte que je suis beaucoup plus attiré par les hommes très intelligents, qui ont une grande mémoire et surtout qui ont su en tirer parti dans leur vie en ayant une bonne situation. Je tombe littéralement amoureux et ça m’excite. Mon désir monte en discutant. Plus nous parlons et plus j’ai envie de l’autre, de le connaître, le découvrir. De le savoir a changé ma vie et ma façon de rencontrer.
    Bonne journée.
    Raphaël

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